samedi 13 février 2016

Jour 2: ascension du Tsiafajavona

 
Culminant à un peu plus de 2600 mètres d'altitude, le pic de Tsiafajavona est le plus haut sommet de l'Ankaratra et le troisième plus haut somment de Madagascar, après Tsaratanàna (Nord) et le pic Boby (centre-Sud).
Notre camp étant situés aux environs de 1700 mètres d'altitude, c'est donc de bon matin qu'a débuté notre marche vers ce sommet.
 
Le démarrage fut physique, très physique même, car à Madagascar il n'y a pas de mules!!
Quel rapport me direz vous et bien si il y avait des mules, les chemins serpenteraient le long des pentes, afin de permettre aux mules de la gravir lentement, réduisant ainsi la difficulté de l'ascension, mais comme il n'y pas de mules, les chemins vont au plus court... c'est à dire tout droit vers le sommet.....
 
Des restes de forêts primaires subsistent encore tant bien que mal au milieu des forêts de pins, replantées au fur et à mesure des années pour lutter contre l'érosion engendrée par la déforestation. Puis en grimpant encore on commence à apercevoir les hauts sommets, composés essentiellement de landes et de prairies d'altitude, but de notre journée.











































Alors que nous étions partis depuis moins d'une heure, nous sommes tombés sur un paysage de désolation...devant nous et souvent à perte de vue, il n'y avait plus rien que des souches calcinées, tout avait été brûlé et coupé pour faire du charbon de bois!!
Forêts primaires, mais également forêts de pins et d'eucalyptus qui avaient déjà succédé aux forêts primaires brûlées plusieurs années auparavant.
 


















  








Le charbon de bois ou le bois brut sont malheureusement les uniques moyens dont disposent la plupart des malgaches pour cuire leurs aliments voire même pour se chauffer dans certains endroits. L'avantage du charbon de bois est que sa fabrication n'est pas très difficile pour peu qu'on connaisse la technique, en creusant des fours à même le sol des forêts détruites et surtout qu'il se transporte facilement...à dos d'homme dans un premier temps, puis en charrette ou en char à zébus, en direction des grandes villes où il est revendu!!
 
Voici deux "fours" à charbon  typiques:
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Nous continuons notre montée vers le sommet, mais il faut bien se rendre à l'évidence, si nous allons au sommet, il fera nuit avant que nous ne soyons de retour au camp et il vaut mieux éviter...
Le temps de marche a été sous estimé tout simplement parce qu'il n'incluait pas nos multiples arrêts pour photographier les quelques orchidées que nous avons tout de même réussi à dénicher entre deux brûlis!!
 
Des épiphytes:
 


 
 
Mais aussi des terrestres:
 


 
 
Le sommet, nous le verrons de loin, mais nous le verrons tout de même!!
 


 
Un sandwich vite avalé et avant de redescendre, une petite inspection des landes avant de redescendre, avec en fond un paysage grandiose...
 

 
En redescendant, nous avons eu l'agréable surprise cette fois de tomber sur une jeune forêt "primaire". En fait, en y regardant de plus près, elle était parsemée de souches de pins en décomposition.
A cet endroit il y a donc eu à l'origine une forêt primaire, qui a certainement été brûlée, puis remplacée par des pins, eux aussi brûlés, puis le terrain laissé à l'abandon s'est vu progressivement recolonisé par des arbres locaux et les orchidées y sont revenues...
Comme quoi, pour peu qu'on lui en laisse l'opportunité, la nature arrive parfois à réparer les dégâts des Hommes...jusqu'à la prochaine coupe ou au prochain feu....
 
 

   
De retour au camp, nous avons eu à peine le temps de nous rafraîchir, de manger, que déjà la nuit tombait et c'est assez fourbus et bien fatigués que nous nous couchons les têtes pleine d'images d'orchidées mais également d'arbres brûlés...un peu triste pour un site classé en Réserve Naturelle, même si heureusement de belles choses subsistent encore...
 
 
 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire