lundi 20 juin 2016

Comment semer des graines d'orchidées avec la technique dite "à la seringue" ?

Rendons à César ce qui appartient à César, ce tutoriel a été réalisé à ma demande par Laurent Minet, car je dois l'avouer j'ai toujours semé d'une seule et unique façon et je voulais tester cette technique très efficace du semis à la seringue!!
 
 Matériel :
10 seringues de 10 ml avec embout luer-lock
10 aiguilles de seringues de gros calibre ( 18-14 G). il est judicieux de détruire le biseau de la pointe de l’aiguille, qui ne sert à rien ici sauf à se blesser en la manipulant. Un coup de pierre à aiguiser ou de papier de verre fera l’affaire. Éviter une pince coupante qui risque d’écraser la pointe de l’aiguille et de la refermer.
Coton (ouate à démaquiller par exemple)
Pincettes fines
Solution désinfectante (0.5% NaDCC par ex) avec détergent (Tween )
Eau stérile avec détergent (Tween)
Vaporisateur avec désinfectant (hypochlorite, peroxyde, alcool, …)
 
Méthode :
1°) numéroter les seringues (étiquettes autocollantes + papier collant)
 
2°) rouler entre les doigts une petite boulette de coton. Ni trop, ni trop peu. Trop, le coton serait trop tassé dans l’embout d’aiguille, et l’eau passerait mal. Trop peu, les graines iraient se fourrer entre les fibres du coton mal tassé et resteraient bloquées. Enfoncer la boulette dans l’embout d’aiguille, replacer l’aiguille sur la seringue en bloquant le raccord luer lock. Le tout AVEC le « capuchon » sur l’aiguille. Moins on la manipule, plus elle reste propre.
 
      
 
 
 
 
 
 
3°) les 10 (ou moins) seringues étant prêtes, faire une liste de correspondance « lot de graines – numéro de seringue ». Noter également le nombre de flacons de semis qu’on compte faire avec chaque lot, ça servira plus tard pour préparer les flacons avant le semis, et pour savoir combien de ml d’eau stérile aspirer dans chaque seringue pour préparer la suspension de graines à semer

 
 

 
 
4°) les semences sont mises à tremper depuis quelques minutes (jusqu’à une semaine, si gardé au frigo) dans quelques (maxi 10) ml d’eau distillée (pas besoin d’eau stérile à ce stade), un tube par lot. On peut se passer de cette étape, et transférer directement les graines sèches du paquet à la seringue, mais ça va un peu moins bien.


 
 
5°) préparer dans deux récipients stériles, la solution désinfectante (Cl sur la photo) et l’eau stérile, en n’oubliant pas d’ajouter au dernier moment un peu du détergent de son choix. Sans détergent, ça va vraiment moins bien.


 
6°) retirer le piston de la première seringue, ainsi que le capuchon de son aiguille, verser le contenu du tube (eau + semences) dans le corps de la seringue, replacer le piston. Ejecter le liquide contenant les graines, dans un récipient « poubelle », les graines resteront coincées par la boulette de coton.
 
 
 
 
 
 
7°) Aspirer quelques ml, selon le volume de graines à stériliser, de la solution de stérilisation, à travers l’aiguille et le coton. La solution en passant par le coton et l’aiguille, va tout stériliser, y compris les graines qui repassent dans le corps de la seringue.  Ça peut etre assez difficile, le coton bien tassé ralentit fortement le passage des liquides. Un ou deux ml de solution sont souvent suffisants pour une petite quantité de graines de toute manière.Procéder de même avec toutes les seringues de la série. Noter l’heure-minute correspondant au remplissage/stérilisation de la dernière seringue. Laisser les seringues à l’horizontale, pendant un temps variable selon le type de graines, la solution de stérilisation utilisée, la quantité de graines, leur état sanitaire, etc… J’utilise souvent entre 15 et 25 minutes, avec le NaDCC à 0.5%.

 
 

 
8°) pendant que la stérilisation se déroule, noter le nom des croisements à semer, en commençant par le dernier de la liste de 10 (ou moins), de manière à ce qu’en empilant les flacons, le premier à semer (le N°1 de la liste) se trouve au dessus de la pile. Ne pas oublier d’agiter les seringues 2- 3 fois pendant la période de stérilisation. NE PLUS toucher les aiguilles, qui vont devoir tremper dans l’eau stérile plus tard, il ne faut pas contaminer le récipient d’eau stérile. Par précaution, vaporiser une solution antiseptique sur les seringues, et surtout sur les aiguilles.
 
9°) une fois le temps de stérilisation écoulé, éjecter le liquide de la première seringue dans le récipient « poubelle ». En fonction du tassement du coton, de la finesse et de la quantité de graines, ça peut être très rapide, ou vous valoir une belle tendinite au pouce après la cinquantième seringue. L’expérience fera que vous pourrez juger de la quantité de coton à utiliser, et donc de son tassement.
 
 
 
 
10°) aspirer de l’eau stérile dans la seringue. Le volume dépend de la quantité de graines et du nombre de flacons à semer. Avec des flacons de 8*11 cm de surface, j’utilise +/- 1 ml d’eau par flacon. Répéter les étapes 9 et 10 pour chaque seringue. Une fois l’eau stérile aspirée dans la seringue, la stérilisation s’arrête, et les graines peuvent rester dans l’eau stérile pendant le temps qu’il faudra pour arrêter la stérilisation de toutes les autres seringues.
 
 
 
 
11°) replacer le capuchon sur l’aiguille, pour dévisser cette dernière de l’embout luer lock en tournant dans le sens anti horloger.
 
 
 
12°) d’une main, soulever le coin du couvercle du flacon à ensemencer, et de l’autre, éjecter le volume approximatif souhaité de suspension de graines stérilisées, sur la gélose. Refermer, incuber, brûler des cierges anti-contamination.


 
Il arrive que des graines restent coincées dans le « bouchon » de coton lors du retrait de l’aiguille juste avant de semer. Si la quantité ainsi perdue est jugée trop importante, on peut retirer le coton avec des pincettes stériles, et rincer ce « bouchon » dans le liquide qui a été transféré dans un des flacons de semis. Cette manipulation augmente le risque de contamination, mais permet parfois de sauver des graines très fines, rares et précieuses, comme dans le cas des semis de Lepanthes.

 
 

Après avoir vidé les 10 seringues, les rincer en aspirant de la solution stérilisante, remplacer les éventuels bouchons de coton qu’on a du retirer pour en rincer les graines, ou qui se sont révélés tellement trop tassés qu’ils rendent la manip pénible. On peut recommencer à semer une seconde série de 10 lots de graines immédiatement, ou stocker els seringues ainsi rincées dans une boite à l’abri des poussières jusqu’à la prochaine séance. Il n’est pas inutile de stériliser (chaleur) le lot de seringues de temps en temps avant de recommencer à semer. Il faut également les remplacer de temps en temps, car le bout du piston (en caoutchouc) se laisser aller avec le temps et a tendance à se décrocher pour un rien.
Avant la première utilisation de seringues neuves, il est aussi utile d’essuyer convenablement l’embout du piston et l’intérieur du corps de la seringue, avec un papier essuie-tout (s’aider d’une pincette), car la plupart des modèles sont venus stériles et lubrifiés avec un silicone qui a tendance à engluer les premiers lots de semences si on ne prend pas la précaution de l’éliminer avant utilisation.

vendredi 17 juin 2016

Angraecum aloifolium Hermans & Cribb (1997)









Origine géographique:

Orchidée epiphyte dans les forêts à feuilles caduques, en climat sec de l'Ouest (Mahajunga). Altitude peu élevée?

  

Culture :
 
Cet Angraecum se cultivera aussi bien monté qu'en pot et en pot il aimera autant la sphaigne que les écorces moyennes.
Toutefois ses racines sont fines, donc en période chaude il faut lui assurer un bon apport en eau, soit en lui mettant de la sphaigne dans le substrat, soit en l'arrosant très régulièrement.
Le secret de la floraison de cet Angraecum est un repos strict au sec pendant quelques mois, de la fin de l'automne à la moitié de l'hiver, voire même la fin de l'hiver.
Pendant cette période de repos il faudra lui apporter un maximum de lumière car dans son milieu naturel, lors de son repos hivernal, les arbres des forêts où il pousse perdent leurs feuilles, permettant ainsi au soleil d'arriver plus facilement jusqu'à cette orchidée.
Si vous cultivez des jeunes plantes, ne risquez pas de les perdre avec une période de repos trop longue, autant les "engraisser" dans leurs premières années en ne leur appliquant pas forcément de période de repos en attendant qu'ils soient d'âge et de taille à fleurir.


 
 


TROPICOS
The Plant List
IOSPE
KEW
















mercredi 15 juin 2016

Jour 13: retour à Antananarivo

 
 
Le jour se lève à peine quand nous quittons Fianarantsoa.
 
Notre programme du jour, revenir sur nos pas des premiers jours, c'est à dire retourner à Antananarivo.
 
 
Le voyage est long et la route, bien qu'encore en assez bon état, est également empruntée par les troupeaux qui vont servir à nourrir les habitants de la capitale et par des charrettes tirées par des zébus, chargées de différentes denrées ou de charbon de bois.
Plus nous approchons de la capitale et plus nous en croisons, tout le monde converge vers la grande ville pour essayer de vendre ce qu'il aura péniblement réussi à produire.
 
Hormis pour le repas, une seule halte pendant cette journée, à un lieu bien précis et connu de mes camarades car on y trouve deux orchidées assez rares.
 

 

 
Cynorkis gibbosa et Liparis microcharis
 
En fin d'après midi nous arrivons à la Villa Amy, la où nous nous étions rapidement rafraîchi et restauré le jour de notre arrivée.
Après un bon repas, servi sur une table, ce qui nous change des derniers jours passés en forêt, nous regagnons tous nos chambres pour un sommeil réparateur avant notre dernière étape, la Réserve d'Anjozorobe.